Chez Co-GuestHouse, nous aimons donner leur chance aux artistes émergents dont la sensibilité et la démarche interrogent, bousculent et éveillent. En ce mois de novembre, nous accueillons l’Etterbeekoise Eleni Arvanatis, une photographe de 32 ans à la fois instinctive et profondément réfléchie, qui explore l’esthétique des émotions à travers une série d’autoportraits saisissants.

A la question «Qui es-tu ?» Eleni répond simplement : «Je suis une âme qui expérimente la vie». Et cela dit tout sur sa personnalité singulière, à la croisée des chemins entre vulnérabilité et audace.
D’origine grecque par son père et belge par sa mère, elle revendique fièrement ses racines multiples. Très tôt, elle s’est orientée vers les arts – musique, dessin, création visuelle – et c’est à l’Ecole Saint-Luc à Tournai qu’elle affine sa sensibilité artistique.
Ironie du sort : elle y entre pour suivre une amie… qui ne viendra jamais.
Mais ce détour deviendra un tremplin. En dessinant, Eleni comprend qu’elle est fascinée par le réalisme, par la précision du trait — jusqu’à trouver dans la photographie « le dessin le plus juste, le plus vrai ».
Un problème de vue à la naissance aurait pu la détourner de ce chemin.
On lui a souvent dit qu’elle n’y arriverait pas. Mais Eleni a choisi d’écouter son intuition plutôt que les voix du doute. «Je n’ai jamais voulu croire au destin qu’on m’assignait.»
Et cette force tranquille, elle la transmet aujourd’hui à travers ses images : un regard qui révèle la beauté de ceux qui doutent d’eux-mêmes.
Dans son métier, Eleni travaille essentiellement avec des entreprises, des indépendants et des personnes en transition. « Celles et ceux qui portent un projet, une idée, mais manquent encore de confiance pour la faire éclore. Mon appareil photo est mon meilleur outil pour leur rappeler à quel point ils sont beaux, capables, vivants.»
Elle y associe également une activité de community management, convaincue que les réseaux sociaux peuvent devenir un espace d’expression authentique, « capable d’offrir des opportunités insoupçonnées si l’on ose s’y dévoiler ».
Une anecdote en témoigne : c’est grâce à sa communauté en ligne qu’elle a été invitée à couvrir un événement familial important d’une personnalité publique locale (elle habite près de Silly), un moment fort et rempli d’amour qu’elle n’aurait jamais imaginé vivre autrement.
Si vous suivez Eleni sur les réseaux, vous remarquerez que tous ses posts commencent par un mot : Aloha. Un mot d’Hawaï qu’elle n’a jamais visité, mais dont elle partage la philosophie : «Je t’accepte tel que tu es, dans ton entièreté.»
Tout est dit : chez Eleni, le regard photographique est avant tout un regard d’acceptation.
Avec cette exposition, Eleni ose un pont audacieux entre neurosciences et poésie de l’âme.
Ses autoportraits explorent les émotions comme des territoires intérieurs.
Chaque cliché devient une vibration, un écho à ce que nous portons de plus intime.
«Potentiellement, c’est le début de votre propre voyage intérieur.» dit’elle.
«Cela peut déstabiliser ou au contraire résonner profondément.»
Sa démarche artistique est claire : élargir sans cesse sa zone de confort, se libérer des barrières mentales et inspirer chacun à prendre soin de soi, à guérir ses blessures, pour enfin aller vers une vie qui fait vibrer.
Et pour le faire elle vous invite à regarder, mais également à écouter, tout en respirant profondément «impire, expire, impire, expire»…
En effet, cette exposition pourra se vivre en véritable «expir…ience» de renaissance, si on le veut bien…
Pour sa toute première exposition, Eleni a choisi Mons, et plus précisément la Co-Gallery de la Maison partagée de Françoise et François.
«J’ai choisi de faire mon expo chez Françoise que j’ai rencontrée au Cercle Les Dames de la Réunion en décembre dernier. Si elle avait été à Tournai, ça aurait été à Tournai.» Ce qui l’a touchée ? Son ouverture d’esprit et sa bienveillance. Françoise, travaillant alors auprès de personnes aveugles et malvoyantes, a su accueillir Eleni sans jugement, avec la curiosité et la confiance nécessaires pour lui offrir cet espace d’expression.
Au cœur de ses photos, il y a un fil invisible : l’espoir.
Celui de croire en soi malgré les doutes.
Celui de renaître à la lumière après les ombres.
Celui, enfin, de comprendre que chaque regard posé sur soi peut devenir une guérison.
Soyez les bienvenus dans notre maison partagée pour découvrir (avec vos écouteurs) cette exposition qui sera jointe à une bande sonore: